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08 avril 2021

Saint-Gobain Développement : human first !
Actions et engagements de Saint-Gobain Développement par son Directeur Général Jean-Philippe LACHARME (ECL 1985)

Jean-Philippe Lacharme (ECL 1985) est depuis 2019, directeur général de Saint-Gobain Développement. Une structure originale créée en 1982, à l’époque des grandes restructurations industrielles, dans le but de reclasser les salariés concernés par les plans sociaux et de revitaliser les territoires impactés par les fermetures de sites. Aujourd’hui, Saint-Gobain Développement poursuit ses missions notamment celle de faciliter les relations entre les sociétés du groupe et leur écosystème local.


La plupart des entreprises font appel à des cabinets spécialisés pour les accompagner dans leurs restructurations. Pourquoi avoir fait le choix de créer une structure interne dédiée ?
Parce que ce qui est important ne se délègue pas. Chez Saint-Gobain, le respect des personnes et la pratique de la solidarité sont inscrits dans nos Principes de Comportement et d’Action, c’est-à-dire dans les valeurs fondatrices de notre groupe. Nous considérons qu’il est de notre devoir de nous occuper des salariés touchés par un plan social et de tout faire pour les aider à retrouver un emploi, de préférence à l’intérieur de notre groupe, ou sinon à l’extérieur. De la même manière, nous estimons que cela fait partie de notre responsabilité que d’agir dans les territoires impactés par une restructuration afin de contribuer à recréer les emplois qui ont été détruits.


Concrètement, comment cela se passe-t-il ?
La première priorité est le reclassement des salariés. Nous mettons à leur disposition des conseillers emploi-formation, chargés de les écouter et de les accompagner dans leur recherche d’emploi, et ce tant qu’une solution pérenne n’aura pas été trouvée. Cela peut prendre des mois, voire davantage. Les conseillers emploi-formation peuvent être des cadres expérimentés ou au contraire de jeunes diplômés, qui trouvent ainsi l’occasion d’être confrontés à la réalité. Cette expérience, parfois dure mais toujours enrichissante au plan humain, est une étape que nous considérons comme essentielle pour de jeunes talents désireux de s’orienter vers la fonction RH.  

L’autre sujet est celui de la revitalisation. Car même si nous parvenons à reclasser les personnes, le solde d’emplois reste négatif pour le territoire. Il nous est donc demandé de participer au développement économique local. Beaucoup de sociétés se contentent d’abonder un fonds de revitalisation, laissant à l’Etat le soin de gérer les fonds ainsi collectés. Pour notre part, nous préférons agir par nous-mêmes. Cela peut prendre la forme de prêts à taux bonifiés que nous proposons à des entreprises locales créatrices d’emploi et dont une partie peut être transformée en subvention pour chaque nouvel emploi créé. Cela peut aussi consister en un appui technique aux PME et PMI du territoire, fourni par des cadres et des techniciens de Saint-Gobain mis à disposition à titre gracieux. L’ensemble de ces engagements est détaillé dans une convention de revitalisation, que nous signons avec les pouvoirs publics et qui fait l’objet d’un suivi par les diverses parties prenantes.


Saint-Gobain Développement intervient-t-il en matière de RSE ?
Oui, de manière très naturelle. Par la mise en œuvre des reclassements et des revitalisations, Saint-Gobain Développement a développé, au fil des ans, une véritable expertise technique mais aussi relationnelle dans les bassins d’emplois où sont implantés nos usines, nos bases logistiques et nos points de vente. Nous sommes en contact avec les services de l’État (Préfectures, Direccte, Dreal, etc.), les élus territoriaux (députés, sénateurs, conseillers régionaux et départementaux, maires et présidents de communautés de communes, etc.), les acteurs économiques (CCI, réseaux d’entreprises, PME locales, etc.), mais aussi avec le tissu associatif et les acteurs de l’emploi. Bref, avec les parties prenantes de nos sites. Nous sommes donc particulièrement bien placés pour mettre en rapport les uns avec les autres et permettre ainsi le déploiement d’initiatives environnementales, sociales et sociétales, en cohérence avec la politique RSE de Saint-Gobain.


Comment devient-on Directeur général de Saint-Gobain Développement ?
Il n’y a pas vraiment de parcours-type. Certains de mes prédécesseurs étaient issus de l’Administration, des collectivités locales ou du secteur associatif, d’autres avaient eu un parcours plus ou moins long chez Saint-Gobain, au sein des ressources humaines ou dans des postes de direction générale.

Pour ce qui me concerne, j’ai effectué la quasi-totalité de ma carrière chez Saint-Gobain, dans le marketing et le commerce pour commencer, puis comme directeur général de filiale et ensuite de business unit. J’ai rejoint le siège social en 2010 pour m’occuper des questions éthiques et en particulier de la promotion, auprès des quelques 170 000 salariés du groupe dans le monde, de nos Principes de Comportement et d’Action. Ce parcours m’a donné une connaissance approfondie du groupe Saint-Gobain. Il m’a également permis de tisser de nombreuses relations, en interne comme en externe, ce qui m’est bien utile aujourd’hui dans un poste où il est important d’avoir un réseau.


Saint-Gobain Développement communique assez peu et n’est pas visible dans les médias. Pourquoi ce souci de discrétion alors que votre rôle pourrait servir à l’image du groupe ?
Nous sommes des facilitateurs. Notre rôle consiste à aider les filiales de Saint-Gobain, pas de nous substituer à elles dans l’action ou dans la communication. Ce sont les sites qui décident d’engager (ou non) certains programmes, qui les financent et qui les assument, y compris au plan médiatique. C’est à eux de communiquer, s’ils le jugent nécessaire. Nous pouvons les aider à trouver les mots justes…


La crise sanitaire a-t-elle impacté/fait évoluer les missions de Saint-Gobain Développement ?
Par-delà ses aspects sanitaires, cette crise a profondément impacté le lien social. Or, Saint-Gobain Développement créée du lien. C’est notre raison d’être. Nous établissons des relations, nous développons des réseaux, nous mettons des personnes en contact, à l’intérieur comme à l’extérieur du groupe Saint-Gobain, dans l’intérêt de celui-ci et de ses parties prenantes. C’est dire si, en ces temps singuliers, nous sommes sollicités…

 

Auteur

Jean-Philippe Lacharme (85) a effectué l'essentiel de sa carrière (1987-2024) chez Saint-Gobain, successivement dans le marketing et l'exportation, puis comme directeur général de filiale, avant de s'orienter vers l'éthique, la RSE et les relations publiques.
Il est aujourd'hui médiateur indépendant. Voir l’autre publication de l’auteur(trice)

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