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Pauline Romagon
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07 septembre 2018

Projet humanitaire : solidarité jeunesse en République Dominicaine

D'avril à juin dernier, Pauline Romagon est partie aider à la construction de 3 maisons durables dans le village de Yuca en République Dominicaine.

Un projet  qu'elle a mené aux côtés de l'association 101 Parent et avec l'aide de l'ACL dans le cadre du programme "les Centraliens ont du talent". 

2 mois après son retour en France, elle nous raconte son expérience riche en émotions. 


Bonjour Pauline. Peux-tu nous présenter l’Association 101 Parent avec laquelle tu t’es engagée ?

Depuis 1984, l’association 101 Parent organise chaque année un projet appelé "Solidarité Jeunesse" qui permet à de jeunes adultes bénévoles de participer à une expérience d'aide humanitaire en République Dominicaine. Plus de 30 participants issus des diverses universités de la région d’Ottawa s’engagent chaque année aux côtés de l’association. Le but est de venir en aide aux habitants de villages isolés, d’aider à la construction de maisons et de participer à la vie du village (école notamment). C’est un bon moyen aussi de sensibiliser les étudiants aux difficultés auxquelles sont confrontés les plus démunis, et faire passer l’idée qu’on peut tous à notre niveau devenir acteur de la solidarité.


Comment s’est passée ta rencontre avec cette association ?

J'ai rencontré des membres de l'association sur le campus de l'Université d'Ottawa où j'étais en année d'échange. Ils m'ont fait part de leur projet et cela m'a tout de suite plu. Un an plus tard, je partais pour la République Dominicaine. Une expérience qui m’a marquée plus profondément encore que je ne l’imaginais.

Pourquoi t'être lancée dans cette aventure ? 

Lors de mes deux ans à l’École Centrale de Lyon, faute de temps, je suis passée à côté des différents projets humanitaires qui étaient proposés. Alors, quand l'occasion s'est présentée durant mon année d'échange au Canada, je n'ai pas hésité.

Comment se prépare t-on à vivre ce genre d'expérience ?

Ça passe par des rencontres avec les membres de l’association, le partage d’expériences pour bien comprendre l’aventure qui nous attendait, des réunions et des formations avec les autres bénévoles afin d'apprendre à se connaître les uns les autres et créer une vraie dynamique de groupe. Pendant presque un an, j’ai suivi des cours d’espagnol, appris beaucoup sur la culture et la situation en République Dominicaine. Il a fallu également trouver des financements. Sur ce point, j’ai eu la chance de pouvoir compter sur l'aide précieuse de l'ACL grâce au programme des Centraliens ont du talent.


Une fois sur place en République Dominicaine, te souviens-tu de ce que tu as ressenti les premiers jours ?

Au delà de la chaleur du pays et ses paysages denses et magnifiques, c’est l’accueil incroyable que nous a réservé la communauté du village qui m’a le plus marquée. Il y aurait pu y avoir un temps d’adaptation, de méfiance… A l’inverse, la connexion s’est faite naturellement, comme si nous n’avions jamais été des étrangers.


Cela ressemblait-il  à ce que tu avais imaginé ?

Difficile de s'imaginer en amont comment fonctionnerait le campo (petit village) où nous avons entamé les chantiers de construction de trois maisons. Nous nous sommes vite habitués à vivre sans électricité et en faisant attention à l'eau potable. La simplicité et la générosité avec lesquelles les villageois nous ont accueillis nous ont beaucoup aidé à faire abstraction des conditions précaires du quotidien. Très vite, on s’est senti un peu chez nous. Au point qu'une fois les maisons terminées, ce fut très difficile de quitter le village.

Décris-nous tes journées ?

Chaque jour, nous travaillions sur le chantier les matins et les après-midis. Les soirées étaient réservées à l’organisation d’événements qui rassemblaient le village (soirées chant, dominos, …), mais aussi à la mise en place d’activités scolaires pour les enfants. En fin de séjour, nous avons passé une semaine dans l'est du pays où nous travaillions dans une école le matin et apportions notre aide aux coupeurs de canne à sucre dans les champs les après-midis.

Ta formation d'ingénieur t'a t-elle été utile ? 
Sur le chantier, ma formation d'ingénieure a été utile d'un point de vue adaptabilité. J'ai aussi beaucoup appris de mon chef de chantier qui nous a transmis sa rigueur et son ingéniosité.

Qu'as-tu appris sur place ?

Cohabiter avec les dominicains a été une vraie leçon d'humilité et de générosité. Nous étions partis pour donner et avons reçu énormément. Pour ce qui est du groupe, j'ai vraiment apprécié l'entraide omniprésente, ainsi que la mixité des bénévoles. Des différences de caractère, de nationalité, d’âge, d’études... c’est cette complémentarité qui faisait notre force.

Que ressens-tu quand tu repenses à ce que tu as vécu là bas ? 

Je suis très nostalgique de la vie simple que nous menions sur place. Je pense aussi que malgré le petit plus que nos projets ont apporté, il reste encore beaucoup à faire, beaucoup de maisons à construire et de dons à apporter. 


Peux-tu nous parler des images qui te reviennent à l'esprit ?
 

Peut-être celles-ci parmi tant d'autres...

 

Deux personnes que tu n'oublieras jamais ?

Je n'oublierai pas Liliana - Lili, pleine de vie, la petite fille des bénéficiaires de la maison. Je n'oublierai pas non plus Emilio, un des villageois qui nous a transmis sa culture avec une bienveillance paternelle et unique. 

Serais-tu prête à repartir ? 

Aussitôt rentrée, je pensais déjà à y retourner. Je souhaite continuer à soutenir l'association financièrement tant que je suis à distance, avant sans doute de repartir sur place un jour. Certes, les causes et les associations sont nombreuses, mais vivre une telle expérience rend la relation plus intime. Je ressens un attachement fort aussi bien avec l’asso, la République Dominicaine, et encore plus, avec les habitants du village de La Yuca à San Jose de Ocoa.

Auteur

Après deux année comme étudiante à Centrale Lyon, Pauline a effectué sa troisième année en échange à l'Université d'Ottawa avec une spécialisation en Data Science.

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