

Écologie populaire, mise en sécurité sociale des communs et des besoins : le combat d’Ilian Moundib (E15) pour un futur résilient
Consultant en résilience climatique, conférencier et auteur de S’adapter, fake or not ?, Ilian Moundib plaide pour une adaptation ambitieuse et populaire face aux bouleversements climatiques. Après sa webconférence sur la France +4°C qui attira en ligne un grand nombre de Centralien.nes le 31 mars dernier, il nous alerte aujourd'hui sur les « trois rhinocéros gris » qui menacent notre territoire – chaleur extrême, sécheresses et inondations. L'occasion de souligner l’urgence d’organiser collectivement notre sécurité alimentaire, de mettre en commun nos besoins vitaux et de faire de l’adaptation un projet de société accessible à tous. Un appel à réinventer nos récits et nos métiers pour que la sécurité climatique ne soit pas un privilège, mais un droit partagé.
Technica : Bonjour Ilian. Vous êtes ingénieur spécialisé en stratégie de résilience climatique et intervenez régulièrement en entreprise, lors de conférences, ainsi que dans de nombreux médias. À quel moment avez-vous décidé de prendre votre bâton de pèlerin pour tenter de faire bouger les lignes ?
Je suis issu d’un milieu modeste et ai grandi en banlieue parisienne, dans un environnement proche des classes populaires. J’ai eu la chance d’avoir les clés pour réussir dans le système scolaire, ce qui m’a permis d’intégrer Centrale Lyon. Passionné par la physique fondamentale, matière quelque peu délaissée à l’ECL, j’ai décidé d’effectuer un master en sciences physiques à l’Imperial College London dans le cadre d’un double diplôme en 4A. J’y ai étudié la physique de l’infiniment petit, dans un parcours assez proche de celui qu’on peut suivre à l’ENS, avec l’idée, pourquoi pas de poursuivre en thèse.
Mais j’ai vécu deux déclics majeurs. Le premier est venu de mes lectures, notamment celles de Jean-Marc Jancovici qui a su poser un cadre analytique rigoureux sur la double contrainte climat énergie, en particulier sur l’articulation climat-énergie. Avant cela, les discours écologiques me paraissaient trop flous, souvent cantonnés à des questions de préservation locale.
Le deuxième déclic a été plus personnel : à Londres, je m’étais engagé dans des actions de soutien aux sans-abri. J’ai été frappé par la violence sociale dans cette ville, où des policiers sont chargés de déplacer en permanence les personnes vivant dans la rue. Cette expérience m’a profondément marqué.
C’est à ce moment-là que j’ai pris conscience que si l’on poursuivait le modèle actuel, "business as usual", le futur s’annonçait chaotique. Je ne comprenais pas pourquoi la rationalité scientifique n’imprégnait pas davantage les décisions, qu’elles soient politiques, économiques ou même éducatives. Ce décalage entre la gravité des faits et la légèreté du débat public me révoltait.
J’ai donc renoncé à l’idée de faire une thèse, et suis rentré en France pour m’engager dans le monde professionnel. J’ai rejoint le cabinet de conseil EcoAct, où j’ai travaillé pendant cinq ans sur des missions de décarbonation, mais surtout sur l’analyse des risques climatiques pour les entreprises. Il y avait dans l’équipe une climatologue un peu isolée à l’époque. Grâce à mon bagage scientifique, j’ai pu contribuer au développement d’une expertise en modélisation des risques, en analysant des publications scientifiques, en développant des modèles, etc. L’équipe a rapidement grandi, et j’ai piloté de nombreux projets pour de grandes entreprises, notamment du CAC 40. et des territoires.
Mais je ne voulais pas cantonner le sujet de l’adaptation au seul monde de l’entreprise. Il y avait un enjeu citoyen fort. J’ai donc rejoint l’Institut Rousseau à sa création il y a 5 ans, avant d’intégrer son Conseil scientifique. J’ai commencé à y rédiger des notes sur l’adaptation, en particulier deux textes structurants : l’un sur la sobriété hydrique, et l’autre sur les politiques publiques d’adaptation climatique. Ces notes, longues (50 à 70 pages), visent à vulgariser les diagnostics de risques tout en proposant des leviers d’action pour les pouvoirs publics. Certaines de ces recommandations ont d’ailleurs été reprises dans le cadre de l’élaboration du PNACC (Plan National d’Adaptation au Changement Climatique).
Cela m’a conduit à structurer ces travaux sous forme de contenus pédagogiques pour la plateforme Sator, ce qui m’a permis d’approfondir encore mes recherches, notamment en m’appuyant sur les "Cahiers de Résilience Territoriale" publiés par le Shift Project — un travail de référence. Ce processus m’a ensuite naturellement mené à l’écriture de mon livre S’adapter – Fake or Not ?, qui synthétise mes réflexions sur le sujet.
Aujourd’hui, j’ai une activité indépendante qui s’articule autour de trois piliers : les conférences, la formation et le conseil. J’utilise également mes réseaux sociaux comme un bloc-notes public, où je tente de créer des ponts entre la question de l’adaptation, que je conçois comme une mise en sécurité sociale des communs et des besoins, et les enjeux géopolitiques ou économiques plus larges. À mes yeux, les crises actuelles s’éclairent mieux à travers le prisme des ressources, de l’énergie et de la dérive écologique. Cela permet de sortir des récits émotionnels ou sensationnalistes souvent véhiculés dans les médias.
Technica : Vous échangez avec de nombreux décideurs, qu’ils soient médiatiques, économiques ou industriels. Avez-vous le sentiment qu’ils ont pleinement conscience du rôle qu’ils ont à jouer dans les transformations à venir et, surtout, du danger qui nous guette collectivement ?
C’est une question complexe car les réponses varient énormément selon les milieux. Pour ma part, une grande frustration que j’ai ressentie dans le monde de l’entreprise, et qui s’est confirmée récemment, concerne la manière dont la question de l’adaptation au changement climatique a été phagocytée par un impératif réglementaire : la CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive).
Concrètement, j’ai vu des moyens considérables être mobilisés, non pas pour comprendre ou traiter sérieusement les risques climatiques, mais pour se conformer à cette nouvelle régulation européenne. Les cabinets de conseil se sont précipités pour développer des solutions logicielles de reporting ESG, souvent pensées dans une logique d’optimisation réglementaire plus que de transformation structurelle. Cela a donné lieu à une forme d’agitation frénétique autour de la conformité, dans laquelle on oublie l’essentiel.
Le sujet de l’adaptation, dans ce cadre, est devenu un exercice de style. Il ne s’agissait plus d’anticiper de manière rigoureuse les impacts du changement climatique, mais de produire un narratif, au sens littéral, sur les vagues de chaleur ou les sécheresses à venir. Des entreprises écrivaient que "certains jours d’été, les travaux d’aménagement pourraient être repoussés", ou que "la climatisation tournerait davantage". Mais aucune quantification sérieuse n’accompagnait ces constats.
Il y avait paradoxalement chez certaines, une grande rigueur sur la comptabilité carbone, grâce à des outils solides comme l’analyse de cycle de vie ou le Bilan Carbone, mais un laxisme total sur l’analyse des risques climatiques. Or c’est précisément cette dimension d’adaptation qui est cruciale pour les entreprises et les territoires.
Heureusement, des méthodologies commencent à émerger. Je pense notamment à la méthode OCARA. Elle propose une approche structurée de l’analyse des risques climatiques, en décomposant l’entreprise en processus vitaux. Chaque processus est ensuite analysé en termes de vulnérabilité, ce qui permet de produire un scoring de risque. Ce cadre méthodologique est à l’adaptation ce que le Bilan Carbone est à la décarbonation. Il permet de quantifier les impacts potentiels, en pertes de productivité, en euros, en ruptures d’approvisionnement, etc. et de construire un véritable plan d’action.
Toutefois, nous manquons aujourd’hui encore d’une métrique commune permettant de traiter ces risques de manière standardisée. Contrairement à la décarbonation, où tout converge vers le CO₂ équivalent, il n’existe pas encore d’unité de mesure partagée pour l’adaptation. L’ADEME travaille sur le sujet, mais l’avancée est lente. Et cela laisse beaucoup d’acteurs dans une forme de flou, où l’on confond souvent "compliance" et "résilience".
Autre problème : la CSRD, censée apporter de la rigueur, a été partiellement vidée de sa substance avec son alignement sur les standards américains, dans une logique de simplification bureaucratique. Cela a favorisé les grands cabinets de conseil, les Big Four, au détriment des acteurs plus spécialisés, avec à la clé une concentration des missions sur des objectifs de conformité minimale. On est passé d’un enjeu systémique à un simple exercice de "tamponnage" réglementaire.
Cette frustration ne se limite pas au monde de l’entreprise. Dans les sphères politiques et médiatiques, le sujet de l’adaptation est lui aussi mal compris.
Certaines tendances politiques considèrent que "tout ira bien", qu’on saura forcément s’adapter. Pour elles, c’est une affaire d’ingénieurs et de technocrates. D’autres, à l’opposé, rejettent même le mot "adaptation", y voyant une forme de renoncement à la lutte contre le changement climatique. Les deux positions sont erronées.
L’idée que la seule décarbonation de la France pourrait réduire le risque climatique sur notre territoire est une illusion. La dérive climatique est déjà largement engagée, et certains impacts sont irréversibles. Mais cela ne signifie pas qu’il faille baisser les bras, bien au contraire. Il faut agir à deux niveaux : réduire nos émissions (atténuation) et nous préparer aux chocs à venir (adaptation). L’un ne va pas sans l’autre.
Dans l’espace public, on sent bien que le changement climatique inquiète. Mais cette peur se dilue dans un nuage d’autres menaces : crises sociales, géopolitiques, inflation, perte de repères… Résultat, les citoyens se sentent submergés, désarmés, et l’enjeu climatique devient une angoisse de plus parmi d’autres.
Et le pire, c’est que peu de récits positifs émergent. Trop souvent, on enferme l’écologie dans deux impasses :
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Soit on la réduit à des actions individuelles (le "petit colibri") qui, seules, ne suffiront pas ;
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Soit on délègue tout aux décideurs, dans une posture de plaidoyer qui nous prive d’action collective réelle.
Ce que je défends, c’est l’invention d’un nouveau champ d’action collectif, à mi-chemin entre engagement citoyen, transformation des modèles économiques, et refondation démocratique. Il ne s’agit pas de choisir entre atténuation ou adaptation, mais de construire une résilience partagée, éclairée par la science, ancrée dans la réalité, et porteuse d’espoir.
Technica : Parmi les messages que vous portez, il y a l’idée qu’il ne peut y avoir d’adaptation sans écologie populaire. Qu’entendez-vous par "écologie populaire"?
Je ne fais pas des slogans pour faire des slogans. L’idée de « pas d’adaptation sans écologie populaire », c’est d’abord une critique de la manière dont l’adaptation est pensée aujourd’hui. En l’absence de planification réelle ou de chantiers collectifs pour renforcer notre résilience climatique, ce qu’on voit émerger, c’est une forme d’adaptation par défaut, souvent injuste, voire contre-productive.
Les effets du changement climatique sont loin d’être abstraits : on parle de "rhinocéros gris", ces menaces massives mais ignorées. Il y en a trois pour la France.
Le premier, c’est la France du trop chaud : des canicules comme celle de 2003, mais plus longues et fréquentes, jusqu’à devenir une saison à part entière. Cela transforme le cycle de l’eau, menant au deuxième rhinocéros gris : la France du trop sec. Plus d’évaporation, plus de sécheresses – météorologiques, des sols, et hydrologiques. Résultat : nappes vides, cours d’eau à sec, agriculture en crise. Enfin, le troisième, c’est la France du trop d’eau : des pluies extrêmes en hiver, surtout au nord et dans l’est, causant inondations et saturation des sols.

Ces risques n’affectent pas tout le monde de la même manière. Les quartiers populaires, par exemple, sont plus exposés aux îlots de chaleur urbains. À Aubervilliers, on a dix fois moins d'accès à la végétation qu'à Paris intra-muros. Et sans arbres, pas d’évapotranspiration pour évacuer la chaleur. C’est là que le collectif devient un levier : il faut des politiques publiques et locales, adaptées aux réalités sociales. La résilience ne peut pas être purement technique.
Un autre exemple marquant, ce sont les méga bassines. La production de maïs, très consommatrice d’eau, est particulièrement affectée par les sécheresses accrues dues au changement climatique. Mais au lieu de repenser collectivement nos modèles agricoles, de grandes coopératives céréalières, très influentes car fortement exportatrices, obtiennent un soutien public pour construire des infrastructures comme les méga bassines, qui leur garantissent un accès à l’eau. Or, ces projets sont souvent financés sur fonds publics et privatisent une ressource de plus en plus rare. Cela crée un immense dilemme du prisonnier : chacun cherche à sécuriser sa propre adaptation au détriment des autres, aggravant la pénurie globale.
Ce type d’adaptation favorise toujours les acteurs les plus puissants économiquement et socialement, ceux qui ont déjà les moyens de s’adapter. Et ce phénomène ne touche pas que le monde agricole. Dans les territoires de montagne par exemple, des investissements sont réalisés pour prolonger artificiellement la saison de ski à grand renfort de neige artificielle, alors même que les Alpes ont déjà dépassé les +2°C. Encore une fois, on accapare la ressource au bénéfice de quelques-uns, souvent dans la précipitation et sans vision d’ensemble.
L’écologie populaire, c’est tout l’inverse. Elle part du principe que les ressources naturelles et les moyens de s’adapter doivent être répartis de manière équitable, en fonction des besoins et des vulnérabilités réelles. Et quand on regarde de près, ce sont souvent les populations les plus précaires qui sont les plus exposées : les quartiers populaires souffrent plus des îlots de chaleur urbains, car ils sont plus imperméabilisés et ont moins d’accès à la végétation. Les passoires thermiques sont occupées par les foyers modestes, qui subissent autant le froid en hiver que la chaleur extrême en été, sans possibilité de rénovation. Les petits agriculteurs sont les premiers à souffrir du manque d’eau...
La climatisation individuelle en est une autre illustration : elle devient une réponse de survie, mais elle aggrave en réalité le problème collectif en réchauffant encore davantage l’environnement extérieur.
C’est pour cela que je parle de mal-adaptation systémique : quand on laisse chacun s’adapter de manière individuelle, sans pilotage ni coopération, les solutions des uns deviennent les problèmes des autres. L’écologie populaire, c’est une écologie qui remet l’intérêt général au cœur de la réponse au changement climatique. Elle défend aussi bien les droits des humains à la dignité la plus élémentaire, que ceux des écosystèmes, avec lesquels nous partageons les ressources. Elle suppose une planification démocratique, équitable et ancrée dans les réalités sociales.
Technica : Vous êtes favorable à une mise en commun des besoins vitaux et notamment à une sécurité sociale de l’alimentation. Cela revient à repenser la façon dont notre société fonctionne. Est-ce que, selon vous, l’écologie, ou plus largement la résilience, doit passer par une forme de révolution ?
Je ne crois pas que « révolution » soit le bon mot. Si on l’entend comme l’idée d’un « grand soir », d’un moment unique où tout bascule. Or, ce que je propose est beaucoup plus concret, plus progressif, et déjà en partie présent. Ce qui me semble fondamental, c’est de comprendre qu’il existe un puissant levier d’adaptation dans notre capacité à organiser l’entraide.
Un livre qui m’a profondément marqué sur ce sujet, c’est L’Entraide, l’autre loi de la jungle de Pablo Servigne et Gauthier Chapelle. Il y est démontré que dans le vivant, contrairement à ce qu’on a longtemps dit en se reposant sur les travaux de Darwin, ce n’est pas la compétition qui domine en temps de pénurie ou de crises, mais l’entraide, surtout en période de crise ou de pénurie. Dans l’abondance, la compétition peut sembler plus efficace, mais elle devient contre-productive dès que les ressources se raréfient. Dans ces moments-là, ce sont les groupes qui ont institutionnalisé l’entraide qui survivent le mieux.
La catastrophe, c’est quand un groupe reste structuré autour de la compétition : chacun cherche à s’approprier ce qu’il peut, les solidarités explosent, les individus se replient sur leur « tribu », et la capacité collective à faire face s’effondre. À l’inverse, si l’entraide est déjà là – intégrée dans nos institutions, dans nos réflexes – alors le groupe reste cohésif, capable de partager les efforts, de répartir les ressources, de s’adapter.
Et cette entraide, on l’a déjà en France. On a une immense institution de l’entraide : la sécurité sociale. Elle est née en 1945, non pas d’une idée de l’État ou du général de Gaulle, mais de travailleurs et de travailleuses organisés, à travers leurs syndicats, qui ont décidé de mettre une partie de la valeur produite en commun pour couvrir les besoins vitaux comme la santé ou la retraite. Et ce qui est très puissant, c’est que ce n’était pas un service étatique : en 1945, c’était autogéré, par les assurés eux-mêmes – 75 % de représentants salariés, 25 % de représentants patronaux. C’est ce qu’on appelle la démocratie sociale.
Aujourd’hui, on pourrait s’inspirer de ce modèle pour d’autres besoins essentiels, comme l’alimentation. C’est ce que propose la sécurité sociale de l’alimentation : une carte vitale alimentaire, avec par exemple 100 ou 150 euros par mois, qu’on ne pourrait utiliser que chez des producteurs conventionnés selon des critères définis collectivement. Ces critères, comme l’usage de pratiques agricoles régénératives, le respect de la biodiversité ou du cycle de l’eau, seraient décidés par des conventions citoyennes réunissant paysans, mangeurs, transformateurs... Ce serait une manière de garantir l’accès à une alimentation de qualité tout en soutenant une agriculture durable.
Ce système fonctionne déjà à petite échelle dans plusieurs territoires en France. Et ce n’est pas juste une utopie : c’est une stratégie d’adaptation concrète. Elle permettrait de répondre aux incertitudes climatiques et sociales en réduisant notre dépendance au marché et en renforçant notre sécurité collective.
L’économie du Donut, proposée par Kate Raworth, est très utile ici. Elle pose deux limites à ne pas franchir : le plafond environnemental et le plancher social. Entre les deux, il y a un espace sûr et juste dans lequel l’humanité peut prospérer. Pour moi, ce donut doit reposer, en haut, sur la planification écologique (la robustesse des territoires face aux crises) et, en bas, sur la sécurité sociale des besoins (alimentation, santé, énergie, logement...).
Donc si on veut mettre un autre sens au mot révolution c’est une transformation progressive et concrète qu’il faut organiser. Elle consiste à réduire la part de la compétition dans nos vies, et augmenter celle de l’entraide. Et cela passe par la création d’institutions collectives qui rendent l’entraide visible, légitime, et efficace. C’est à la fois très simple, très puissant, et déjà à portée de main.
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