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17 juin 2025

L'ECONOMIE DU CINEMA EN FRANCE • UN SECTEUR ENTRETRADITION, ET REVOLUTION NUMERIQUE

LECONOMIE DU CINEMA EN FRANCE UN SECTEUR ENTRETRADITION, ET REVOLUTION NUMERIQUE

Soutenue par un modèle unique de financements publics et privés, l'industrie cinématographique française commence à retrouver son niveau d'activité avant COVID, ce qui fait figure d'exception en Europe. Elle fait aujourd'hui face à des mutations technologiques majeures, tant du point de vue de la production (Intelligence Artificielle) que de la distribution (Plateformes de Streaming). Le plan France 2030, lancé en 2021 vise à placer la France à nouveau en tête de la production des contenus culturels et créatifs.

UN MODÈLE ÉCONOMIQUE SINGULIER ENTRE SOUTIEN PUBLIC DU CNC ET INVESTISSEMENT DES ACTEURS PRIVÉS : CHAÎNES DE TÉLÉVISION ET PLATEFORMES

Créé en 1946, le Centre national du cinéma et de l'image animée (CNC) a financé en 2022, 31 % de la production cinématographique française (soit 1,7 milliards d'Euros). Ce financement provient principalement de taxes sur les entrées en salle, les diffuseurs télévisuels et les services de vidéo à la demande.

 
Selon le CNC « En 2023, la fréquentation des salles de cinéma en France est toujours la plus élevée d'Europe et un des marchés européens qui rebondit le mieux au sortir de la crise ».

En 2024, les chaînes de télévision françaises ont investi 310 millions d'euros dans les préachats cinéma, tandis que les  plateformes de streaming ont investi environ 79 millions  d'euros en 2023. Ces subventions publiques sont essentielles   pour préserver l'exception culturelle française et soutenir une  production cinématographique diversifiée.

 

La tendance pour 2025 est à  une décélération  de la croissance  le maintien de la fréquentation des salles et les investissements de Max en France (anciennement HBO Max, propriété de Warner Bros Discovery) dans le cadre de la directive européenne Service de Media Audiovisuel (SMA)compenseraient la réduction du financement via le CNC du fait du contexte budgétaire actuel.

Source - CNC communiqué de presse 31 décembre 2024

 

 

En effet, la SMA impose aux plateformes de streaming opérant en France d'investir dans la production cinématographique et audiovisuelle. En 2022, les investissements des plateformes dans les films d'initiative française ont atteint 21 millions d'euros, avec un apport moyen couvrant près de 20% des devis.

 

 

Source : Bilan 2023 du CNC

UN VOLUME DE FILMS ÉLEVÉ MAIS UNE PRODUCTION FACE À DES DÉFIS DE TRANSFORMATION

En 2023, la France a agréé près de 300 films, retrouvant ainsi le niveau des années 2017-2019. Cette hausse est portée par les films d'initiative française (FIF), qui en représentent les trois quarts.

D'après le CNC « Sur longue période, la structure des coûts de production des films de fiction est principalement impactée par la réduction des dépenses techniques (-4,8% entre 2004 et 2023). Cette évolution est liée à la numérisation croissante des techniques de tournage, avec une baisse des dépenses en laboratoire, sans qu'une nette augmentation des budgets investis en effets visuels numériques ne compense cette diminution ».

 

Source : CNC_Bilan-2023

11 faut néanmoins noter que les coûts de production augmentent avec l'intégration d'effets spéciaux sophistiqués, des exigences écologiques accrues et des normes sociales plus strictes qui alourdissant les budgets des films. La production virtuelle et les effets spéciaux en temps réel, comme les murs LED, offrent par ailleurs de nouvelles options créatives. Enfin, l'intelligence artificielle (IA) et l'automatisation progressent : près de la moitié des professionnels l'utilisent en préproduction et post production et jusqu'à 70 % en production.

 

Ces innovations optimisent la création mais exigent une adaptation des compétences. Malgré son dynamisme, la production française doit évoluer pour rester compétitive et créative.

Source : CNC Bilan-2023

LE RÔLE DES SALLES DE CINÉMA RESTE CENTRAL MÊME SI L'ON OBSERVE UN BASCULEMENT VERS LE STREAMING ET LA VOD

En 2024, les salles de cinéma françaises ont enregistré plus de 181 millions d'entrées, en très légère hausse par rapport à 2023. Cette progression fait de la France une exception mondiale, notamment grâce à des productions nationales populaires telles que«Le Comte de Monte-Cristo». Ces chiffres illustrent l'attachement des Français aux salles obscures et le rôle central qu'elles jouent dans la diffusion culturelle.

Parallèlement, l'adoption des services de streaming et de VOD connaît une croissance notable. En 2023, Netflix dominait le marché français avec plus des trois quarts d'utilisateurs parmi les abonnés aux services de vidéo à la demande par abonnement (SVOD), suivi par Amazon Prime Video et Disney+.

 

L' ensemble du marché de la VOD a continué de croître.    
Cette tendance reflète une évolution des habitudes de
consommation, les spectateurs privilégiant de plus en plus l'accès flexible et personnalisé aux contenus audiovisuels.

 

Source : CNC Bilan-2023

CONCLUSION

Le cinéma français se distingue par un modèle économique hybride, combinant soutien public et investissements privés, qui a su préserver la diversité et la richesse de sa production.

 

Face aux défis posés par la révolution numérique et l'évolution des modes de consommation, le secteur doit continuer à innover tout en préservant les spécificités qui font sa force. L'.avenir du cinéma en France repose sur sa capacité à s'adapter aux mutations technologiques tout en maintenant une identité culturelle forte.

RÉFÉRENCES

Alexandre MOSKWA (95)
Après plus de 20 ans d'expérience comme consultant au sein d'IBM Business Consulting Services puis comme Directeur de Projets et Responsable Administratif et Financier pour les Banques d'investissement de Société générale et Natixis, Alexandre est aujourd'hui directeur de Practice Transformation & Organisation au sein du groupe Rainbow Partners.

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