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13 octobre 2017
Gaël LAVAUD (ECL 2002)

Nominations - Gaël Lavaud (2002), co-fondateur de Gazelle-Tech

FIGARO DEMAIN - Gaël Lavaud, un ingénieur en mécanique français, a créé sa propre marque automobile. Le but: rendre ses véhicules plus économiques. Facilement assemblable, la Gazelle peut être produite au plus près des acheteurs, dans des micro-usines.

SÉRIE 3/5 - Gaël Lavaud est un nutritionniste de l'automobile. L'ingénieur en mécanique, notamment passé chez Renault, a décidé de faire maigrir les voitures. Il a lancé en 2014 sa propre marque: Gazelle Tech. Une initiative repérée par Reporters d'Espoirs dans le cadre de sa semaine «la France des solutions». «J'ai réalisé un jour qu'il était ridicule d'utiliser un véhicule de 1200 kilos pour transporter une personne qui en fait 80, serine-t-il sur son site. Il est possible de réduire fortement l'impact de nos déplacements en allégeant les véhicules». Le régime est drastique: d'une tonne et demi en moyenne pour la citadine électrique d'un grand constructeur, à 500 kilos pour sa petite protégée, la Gazelle, dont le premier prototype a donné entière satisfaction. Cette dernière a laissé tomber l'acier pour ne revêtir que des matériaux composites car «3/4 de la consommation dépend du poids», selon ce Centralien de 38 ans. «La version électrique est conçue pour des déplacements locaux. Elle atteint les 100 km/h et permet de parcourir 180 kilomètres avec une recharge de 4h sur une prise classique, soit environ 1 euro», détaille Gaël Lavaud au Figaro. Il n'y a pas de système location de batterie: en 5 ans, le constructeur promet une économie de 15% en coût d'utilisation par rapport à ses concurrents. Le prix du véhicule n'est pas encore totalement arrêté, mais il faudra compter quand même entre 15.000 et 20.000 euros pour brancher la Gazelle dans son garage.

Second avantage de cette voiture: la sécurité. «La tenue de route n'est pas liée au poids, rassure d'abord Gaël Lavaud. Selon lui, les matériaux composites permettent d'absorber cinq fois plus d'énergie par kilo que l'acier». Ce point-là, c'est vraiment son dada. L'homme a fait une thèse en mécanique, précisément sur l'optimisation des véhicules en crash.

«Légèreté, rapidité, élégance»

La Gazelle ne passe pas inaperçue avec son design néorétro et son allure d'Italienne coquette qui a fait le succès des Fiat 500. «On a voulu faire le lien avec l'histoire de l'auto, pour pouvoir bâtir autre chose», pointe Gaël Lavaud. Reste à savoir pourquoi avoir choisi comme symbole une petit antilope dans un univers automobile où les marques aux logos de félins ou de chevaux fougueux prédominent... «Légèreté, rapidité, élégance... On s'inscrit un peu en faux contre des valeurs traditionnelles de puissance», pointe le jeune PDG.

La Gazelle aura aussi un modèle essence qui lui pourra atteindre les 150 km/h et consommera en moyenne 3 litres/100. Cette version sera principalement destinée aux pays émergents et sera d'ailleurs produite sur place. «On a des discussions avancées en Asie et en Afrique. L'enjeu pour ces pays, c'est de s'industrialiser», pointe le jeune PDG.

Sur ce marché, des poids lourds sont désormais bien engagés. Renault prend ainsi un virage ambitieux sur cette technologie. Le constructeur français a annoncé la semaine dernière l'arrivée sur le marché de 8 voitures 100% électriques d'ici à 2022, contre trois actuellement. La Kwid, modèle low-cost et également léger, va tenter de pénetrer le marché chinois.

Micro-usines

Non content de vouloir recalibrer le poids des autos, Gaël Lavaud souhaite aussi réinventer la manière de concevoir des véhicules. Le châssis de la Gazelle - quelle soit essence ou électrique - n'est composé que de 10 éléments assemblables en une heure. L'ingénieur fait le pari qu'il sera possible de créer des micro-usines dans des conteneurs, gérées par des franchises, sur le modèle de celle de Blanquefort, en Gironde. Le but: «créer des emplois au plus près des acheteurs». Une unité de production de 4 à 5 personnes pourrait produire 200 véhicules par an. La première, en France, sera prête en décembre. La voiture en circuit court est bientôt née.

Gaël LAVAUD (2002), Docteur-ingénieur de l’Ecole Centrale Lyon, Gaël compte 12 ans d’innovation automobile à son actif. Après 8 ans passés à la Direction de la Recherche de Renault, son parcours lui permet d’allier à la rigueur des grands constructeurs automobiles, la réactivité des PME très dynamiques comme Goupil Industrie. Avec son équipe, Gaël a conçu, homologué et mis en production plusieurs véhicules. Il a également développé le 1er moteur hybride parallèle français.

 



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